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Endométriose et grossesse : C'est possible !

Cet article vous est offert grâce au témoignage anonyme d'une maman de notre communauté.


J'ai accouché à la maison : Notre choix, un merveilleux accompagnement, aucun regret !

Les principaux acteurs de ce bel événement : - 1 doula géniale, Catherine-Anne, qui m'a permise pendant le travail de rester présente et d'aider bébé à sortir, plutôt que de le subir par des techniques de respiration principalement. - 1 infirmière du Québec, peu agréable car elle ne partageait pas l'idée que j'accouche à la maison et me l'a fait ressentir jusqu'à la naissance. Mais on a fait de notre mieux pour collaborer et que tout se passe bien pour bébé et moi. - Ma meilleure amie, sage-femme en France, marraine depuis le premier jour d'annonce de ma grossesse. Elle a été géniale pour le soutien psychologique, notamment barrière contre la négativité de l'infirmière. - Un conjoint aimant, présent et conscient depuis la première minute de ma grossesse jusqu'à ce que notre petit Gianni arrive au monde.


Petite mise en contexte

J'ai une endométriose de stade 4 soit répandue aux intestins, jusque derrière la cornée donc pas la joie lorsque tu te dis que ton voeux le plus cher au monde est d'avoir une famille nombreuse. C'est une douleur physique importante mais aussi, ayant une influence particulière sur la psychologie selon la force mentale que tu peux avoir. Maladie non visible, elle est extrêmement handicapante au vue du stade auquel on est et peu connue encore même si le corps médical commence à la découvrir sans réellement savoir comment l'aborder, l'envisager, la diagnostiquer et encore moins la traiter surtout au Québec.


La France étant un peu plus avancée grâce aux actrices et personnalités qui en ont parlé sur la scène publique depuis quelques années. Je vous conseille et je vous prie de vous renseigner en tant que femme sur ce qu'est cette maladie. Elle touche au moins une femme sur dix, c'est énorme et les facteurs environnementaux influencent beaucoup ainsi que sur le stade et la rapidité à laquelle elle se développe, sans retour possible sur la fertilité ou dommages causés sur certains organe. Alors pour vous, votre cousine, soeur, meilleure amie ou juste une connaissance, informez-vous ! Avoir des douleurs importantes pendant ses règles est le premier avertissement de l'endométriose même si pas dans tous les cas et pouvant paraître "banal" pour les médecins et n'importe quel individu de la société ne se souciant pas de votre santé. La maladie met actuellement entre 6 et 10 ans à être diagnostiquée alors si sans diagnostic officiel tu penses l'avoir ou connait une fille dont les symptômes s'en rapprochent, parles-en. Il y a des remèdes simples, peu onéreux pour soulager la douleur (pas guérir malheureusement), ne serait-ce qu'en adoptant une nourriture anti-inflammatoire. Je me suis un peu écartée du sujet mais il me paraissait important de partager ce quotidien qui est celui de nombreuses femmes ne se l'expliquant pas. Courage !

Le début des problèmes

Arrivée au Québec en 2016, nouveau départ et grosse conversation avec Monsieur sur nos futurs projets de vie, en l'occurence, sur notre volonté à tous les deux d'avoir un bébé prochainement. Lui est déjà en poste en tant que développeur web, donc on se dit qu'au cas où, on aura au moins un salaire d'assuré. Je passe donc mon diplôme à l'école du Barreau et travaille en temps partiel, 20 heures / semaine (comme autorisé avec le permis d'études) dans un cabinet d'avocats d'abord, puis chez un fleuriste ensuite.


Tu comprendras un peu plus loin pourquoi...


Et ensuite à la maison comme conseillère indépendante pour une marque de cosmétiques américaine, en parallèle de l'ouverture de mon propre cabinet, pour avoir le "luxe" de gérer un peu mon emploi du temps comme je le souhaite. 


Une fois que le projet Bébé est décidé, j'avais déjà arrêté la pilule depuis presque un an. On se rend compte qu'un rendez-vous avec ma gynéco ne serait pas de trop. On profite alors de notre retour en France pour les vacances de Noël pour aller la voir. Elle m'annonce qu'en effet et comme imaginé avec l'endométriose, ça risque d'être plus long que pour un couple "normal". Mais comme je suis jeune (22 ans à l'époque), il y a plus de chances que ça fonctionne maintenant que si l'on attend mes 30 - 35 ans.

Un mois plus tard, je me rends compte que je suis enceinte.

Le chat du voisin vient toujours me coller alors qu'il m'évite d'habitude. Je meurs d'envie de chips alors que je suis beaucoup plus sucré que salé et d'autres trucs un peu bizarre genre mes cheveux qui décident de devenir gras le lendemain du shampooing alors que trois jours normalement, les seins super douloureux, je ne supporte plus les soutien-gorges. Que de sympathiques petites réjouissances .

On fête ça comme il se doit, mais on décide de le garder pour nous jusqu'au 4ème mois, au cas où. Ma grossesse se passe bien, pas de nausées ni rien. Malheureusement à la 23ème semaine et 3 jours, crampes horribles qui surviennent avant d'aller me coucher. Mon conjoint appelle le 911 et ils arrivent 20 minutes après. Trop tard, j'ai déjà fais une fausse couche dans la salle de bain. C'est la pire image qu'il me reste en tête et toujours aujourd'hui.


Déception terrible, pas besoin de l'expliquer je pense.

C'était un peu notre bébé-espoir et que finalement tout aurait pu se passer "normalement" même avec cette fichue endométriose. Quelques jours plus tard, on essaye d'en rediscuter sans pleurs et crises de larmes. On veut savoir comment l'autre le vit. On s'était donné quelques jours chacun de notre côté pour vivre notre deuil, tristesse, colère, toutes les émotions qui peuvent te traverser dans une étape comme celle-ci.

Avec grand plaisir, seulement 6 jours plus tard, on se retrouve et beaucoup plus forts.


ENSEMBLE, on va y arriver, on le veut, il n'y a pas le choix, on gagnera !

Quelques mois plus tard, je retombe enceinte.

On essaye de ne pas penser à l'an dernier et on reste positif au maximum. On se soutient, on le dit dès le départ à nos familles pour, au cas où, avoir leur soutien même si nous serions beaucoup plus à être déçus si jamais cela se reproduisait. Et c'est honnêtement la meilleure chose que l'on aurait pu faire. Ma grossesse se passe aussi super bien, toujours pas de nausée, rien de réellement dérangeant, 27ème semaine, l'exacte même chose se reproduit. Des crampes avant d'aller me coucher, alors que je suis tranquille sur le canapé. Mon conjoint m'emmène à l'hôpital pour ne pas avoir à attendre les pompiers, ambulances, on habite à ce moment là juste à côté du CHUM. En 4 minutes, je suis à l'urgence. Rapidement prise en charge, mais malheureusement bébé n'a pas survécu.


Cette foutue endométriose nous a encore devancé !

Mon conjoint avait nos familles au téléphone durant toute la durée de mon hospitalisation. Un soutien qui nous a été essentiel, même s'il ne connaissait pas beaucoup la maladie, ils l'ont découverte en se renseignant tous à ce moment là (ultérieurement, on a découvert que 7 amies de la famille en étaient atteintes aussi, comme quoi communiquer à ce propos ... ce que je vous disais tantôt ... ça aide beaucoup et maintenant on se soutient entre nous et on s'échange nos tricks et découvertes, on ne la subit plus, on a appris à vivre AVEC, ENSEMBLE ! .. un peu comme en ces temps de CO-VID où pour le coup, on apprend à vivre ensemble, entre nous !) .


On a pu ainsi surmonter ce deuxième obstacle ensemble. Autant vous dire que mon conjoint commençait à se dire que, peut-être, l'adoption serait une idée. C'était sans compter sur le fait que lorsque je veux quelque chose du plus profond de moi, comment le dire autrement , je ne suis pas têtue, mais je sais ce que je veux mais aussi et surtout,


Un obstacle ne doit pas être la fin de ton chemin, JAMAIS !


Je n'en serais pas où j'en suis aujourd'hui sinon. Trouver une solution est toujours ce que je me dis et là, ma solution c'était "réessaye encore, donne-toi simplement le temps". J'ai donc quitté mon poste en cabinet d'avocats, pris du temps pour moi  et décidé de renouer avec ma passion d'étudiante quand je bossais entre autres comme fleuriste sur les marchés. J'ai donc rejoins l'équipe d'un fleuriste en événementiel. Mon copain ne me voyait que le soir quand je rentrais, plutôt tard pour des horaires du Québec. Je faisais plus d'heures qu'au cabinet, pas pour l'argent mais parce que j'aimais plus que tout confectionner des bouquets et travailler les fleurs. Ça me vidait la tête et j'aimais purement et simplement faire ça toute la journée. De son côté, il s'est remis plus sérieusement au sport  (je ne m'en suis pas plains :P) et c'est comme ça que l'on a réussi à passer au-dessus.


Juillet 2019, on rentre en France pour un mariage d'amis, puis vacances en amoureux après ces deux ans assez durs psychologiquement. On s'autorise littéralement à faire ce que l'on veut, un jour du poney, le lendemain orgie de moules, le surlendemain on traverse la France pour aller à la montagne faire de la rando puis retour à la mer parce que l'on a envie de dormir sur le sable ... les "small talks" de voiture ressemblent à ceux de lorsqu'on était ados. C'était vraiment cute en y repensant. Ce sont les vacances qui m'ont fait le plus de bien, depuis toujours, les moins reposantes mais les plus belles EVER à date !


En rentrant, je n'arrête pas de vomir (oups, désolée pour les détails) on se dit que je n'ai pas dû supporter la bouffe de l'avion alors que j'ai pourtant un estomac bien accroché à l'habitude, mes cheveux graissent, j'ai des nausées, de nouveau cette sensation bizarre au niveau de la poitrine, je me dis que j'ai attrapé un truc ... oui oui attrapé un truc ^^ ...


J'étais de nouveau enceinte,

Mais cette fois-ci avec de nombreux symptômes que je n'avais pas eu les deux premières fois. Pour celles qui font des diagnostics du sexe selon les symptômes ça a été le contraire pour moi les trois fois lol.

Ma grossesse se passe cette fois-ci donc tant bien que mal, bien pour bébé mais pas au top pour moi. Mais l'espoir et la volonté sont toujours là ! Nos deux familles sont mis au courant une fois le deuxième trimestre entamé. Je vous passe les commentaires, jugements et autre négativité que l'on a essuyé de certains membres de nos familles. On ne s'attendait clairement pas à ça et ça a vraiment été dur. Enfin, finalement le mois de mars 2020 se passe, Bébé reste au chaud quelques jours de surplus, au vue de la période de CO-VID. Le médecin qui me suit, me dit que quelques jours de plus au chaud ne seraient pas mal pour bébé pour l'instant , ni dangereux pour moi. Il ne me fait pas déclencher et je rentre à la maison tranquillement.


Une semaine plus tard, contractions !!!

Bébé s'en vient !!! ENFIN !!! Dès les premières, j'appelle ma mère, ma grand-mère, bébé arrive !!! Mon conjoint est tout excité, infernal comme un enfant qui a mangé trop de sucre, il tourne en rond, saute d'un pied sur l'autre, fait 20 pompes à droite, 20 à gauche pour évacuer son trop-plein d'énergie. Je l'envoie faire un tour, il me tape sur le système et même si le virus commence à s'affirmer au Canada, qu'il s'inquiète pour ça et qu'il ne veut pas manquer l'arrivée de bébé, je lui rappelle nos cours prénataux et autres, que quelques heures se passent entre les premières contractions et la naissance. Il part se promener (pour mon plus grand bonheur à ce moment. Un peu de temps pour respirer sans avoir une pile électrique juste à côté) et revient 8 minutes après, "Imagine il t'arrive quelque chose ..." lol infernal mais mignon, je ne l'ai JA-MAIS vu dans un tel état !


Ma meilleure amie est là, de toute façon puisqu'elle était venue déjà quelques jours auparavant. Elle savait que je voulais accoucher à la maison, on savait que l'on prenait un risque autant pour bébé que pour moi, si il y avait des complications (déjà deux fausses couches au deuxième et troisième trimestre) alors c'était réellement un choix pouvant paraître irraisonnable pour certain(e)s mais c'était NOTRE choix. On appelle Catherine-Anne, ma Doula super-géniale et une infirmière arrive quelques heures plus tard quand le travail avait commencé.


Pour vous résumer mon accouchement "de rêve" :

- À LA MAISON

- Pas de complications

- Un bébé en santé

- Un accouchement en douceur, dans une petite piscine

- Des huiles essentielles pour aider au travail

- Des exercices de respiration pour être présente, consciente et apprécier le moment, OUI c'est possible malgré la douleur

- 4 HEURES SEULEMENT


Pour conclure, nous avons une petite famille comblée, une marraine heureuse d'être confinée avec nous et fêter le premier moiniversaire de notre petit Gianni, et deux familles soulagées pour nous et regardant vers le futur dorénavant.


Comme quoi quand on le veut, on peut essayer de le rendre possible !


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